mercredi 8 avril 2015

L'après Arles : ils en parlent...

La Provence, 5 avril 2015


Après un retour triomphal dans les arènes d'Arles ce samedi de la feria Pascale, vient le temps d'analyser la prestation de Lilian face au bétail de Rehuelga... et les critiques semblent unanimes...



Terres Taurines
Le grand triomphateur, moral et numérique, fut donc le français Lilian Ferrani, face au meilleur lot, certes, mais dont il sut profiter de la bonté en offrant ce qu'il a à donner : de l'enthousiasme, de la volonté, et un temple notable qu'il semble avoir approfondi durant sa longue absence. En coupant trois oreilles il s'est signalé aux organisateurs français. Se souviendront-ils de lui ? Il faut l'espérer.

Corridafrance
Le novillero Lilian Ferrani s'est offert la première Grande Porte de la Feria d'Arles 2015 après avoir coupé trois oreilles de ses deux novillos de la ganaderia Rehuelga. Certainement plus limité techniquement que ses deux compagnons de cartel, le jeune arlésien a largement compensé ce handicap de départ en se montrant à la hauteur de l'évènement : en intervenant au quite ; en allant accueillir son deuxième adversaire face au toril, genoux en terre ; en osant un recibir pour arracher les deux oreilles de son second... Bref, en se montrant novillero et en en manifestant la nécessaire fraîcheur. (...) Lilian Ferrani a pris sa revanche sur le sort, devant son public, après la grave blessure qui l'a privé de paseos la saison dernière. Son premier opposant prit une première pique en brave avant de conserver cette bravoure dans la muleta de l'arlésien, chargeant à mi-hauteur mais avec beaucoup de douceur surtout sur le piton droit. Une belle estocade et la première oreille tombait dans son escarcelle. Le cinquième était le novillo de la course. Piqué lourdement sur deux rencontres, il gardait toutefois une belle mobilité dont profitait avec bonheur Lilian Ferrani qui ouvrait la faena sur deux passes changées millimétrées. Au moment suprème, le novillero basculait sur la charge du toro mais devait en finir au descabello, ce qui ne l'empêchait pas d'en obtenir les deux pavillons.

Mundotoro
Alors qu'il réapparaissait suite à la grave blessure qu'il subit l'an dernier au campo au cours de cette matinée d' démontra deux choses: que cette cornada fait désormais parti des mauvais souvenirs et qu'il faudra compter sur lui. Il toucha le meilleur lot d'une novillada santacolomeña de Rehuelga de laquelle on attendait beaucoup plus mais qui lui permit d'hausser le ton, de présenter sa candidature et demander une place dans les cartels. Triomphe important de Lilian, que ni Ginés Marín ni Martín Escudero con ne purent suivre dans le succès à cause de lots beaucoup moins propices. (...) Le novillero local Lilian Ferrani qui réapparaissait après sa grave blessure de l'an dernier coupa une oreille très méritée face au deuxième Rehuelga de la matinée. Un novillo qui se déplaçait à sa guise sans humilier sur la corne droite. Sur la gauche il fut plus compliqué. Grand coup d'épée. Une oreille. Lilian Ferrani alla recevoir le cinquième avec beaucoup de conviction à sa sortie du toril. Il débuta sa faena par des passes changées dans le dos avant de lui sortir des bonnes séries de derechazos. Les meilleures séries  arrivèrent sur la corne gauche. Le novillo se laissa faire sur chaque cornes avec la même tonique que ses frères c'est à dire sans humilier et à sa guise. Lorsque l'animal chercha refuge aux planches, Lilian acheva sa faena par redondos avant de l'occire d'un recibir. Deux oreilles et vuelta al ruedo au Rehuelga.

Lilian Ferrani composa quant à lui la partition la plus propre de cette matinée. Volontaire, appliqué, il fut efficace et élégant, et sa sortie a hombros ne fut en rien usurpée. Face au deuxième, il dessina de jolies véroniques templées avant de le mener vers Nicolas Bertoli pour deux rations de fer d’inégale intensité prises en s’employant. Gines Marin intervint ensuite au quite par trois chicuelinas et demie, Lilian répliquant par tafalleras et demie. Débutée par statuaires, la faena se fit essentiellement sur la corne droite, la gauche s’avérant moins fréquentable. Le torero local sut baisser la main avec élégance et conduire la charge d’une main ferme, intercalant quelques jolis détails dans la trame de son travail tels capeina, moulinette ou changement de main. Entière en place après trois manoletinas et oreille méritée.
Le ton monta face au quinto accueilli par une larga cambiada a porta gayola hasardeuse car le novillo ne chargea pas le capote dès sa sortie, obligeant Lilian à se replacer. Quelques bonnes véroniques suivirent la remise sur pieds. Gabin Rehabi fut ensuite sifflé par le public pour deux piques violentes qui ne se justifiaient pas. On aurait préféré une troisième rencontre. Quite de Gines Marin par trois véroniques templées et belle demie. Initiées par deux cambios por la espalda, la faena ambidextre de Lilian fut variée et élégante, le garçon s’appliquant à construire à base de gestes épurés et sincères un trasteo de note supérieure, avec quelques fioritures bienvenues mais quelquefois le petit défaut de ne pas suffisamment courir la main. Final par belle entière contraire portée a recibir, descabello et deux trophées pour Lilian aujourd’hui prophète en son pays. Vuelta (peut être un peu généreuse) pour le Rehuelga. 

Torofiesta
Lilian Ferrani (oreille et deux oreilles) revenait en public après une longue absence due à sa récupération après la  cornada reçue en tentadero l’an dernier chez Domínguez Camacho. On l’a vu très entreprenant et désireux d’affirmer ses prétentions dans cette catégorie. A son premier, après deux bonnes piques, il brinda au public une faena débutée par le haut au centre et relevée surtout à droite, conclue par espadazo.
Mais c’est avec le bon quinto, celui de la vuelta, qu’il allait étayer son triomphe, le recevant a portagayola suivie d’une larga. Après deux rencontres protestées, Lilian démarra sa faena par deux cambios, se mettant ensuite le Rehuelga dans sa canasta au cours d’une faena complète relevée par des naturelles templées. Conclusion par recibir et un descabello, large sourire d’un novillero qui venait de passer cette épreuve avec succès. Souhaitons-lui d’en connaitre d’autres au cours de cette saison, pour définitivement oublier les affres de la précédente ...